HISTOIRE
DES
SALONS DE PARIS

TABLEAUX ET PORTRAITS
DU GRAND MONDE,
SOUS LOUIS XVI, LE DIRECTOIRE, LE CONSULAT ET L'EMPIRE,
LA RESTAURATION,
ET LE RÈGNE DE LOUIS-PHILIPPE Ier.

par
LA DUCHESSE D'ABRANTÈS.

TOME PREMIER.

Enseigne de l'éditeur.

À PARIS
CHEZ LADVOCAT, LIBRAIRE
DE S. A. R. M. LE DUC D'ORLÉANS,
PLACE DU PALAIS-ROYAL.
M DCCC XXXVII.

TABLE
DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE PREMIER VOLUME.

  •  Pages.
  • Introduction3
  • Salon de madame Necker83
  • Salon de madame de Polignac215
  • Salon de monseigneur de Beaumont, archevêque de Paris291
  • Salon de madame la duchesse de Mazarin335
  • Les Matinées de l'abbé Morellet361

Paris.—Imprimerie de Casimir, rue de la vieille-monnaie, No 12.

Une masure.

(p. 3) INTRODUCTION.

C'est une matière grave à traiter dans les annales d'un pays comme laFrance, que l'Histoire des salons de Paris. Depuis une certaineépoque, cette histoire se trouve étroitement liée à celle du pays, etsurtout aux intrigues toujours attachées aux plans politiques qui silongtemps bouleversèrent le royaume. L'époque de la naissance de lasociété en France, dans l'acception positive de ce mot, remonte aurègne du cardinal de Richelieu. En rappelant la noblesse autour dutrône, en lui assignant des fonctions, créant pour elle des charges etdes places, dont son orgueil devait jouir, Richelieu donna de lasécurité à la Couronne, sans cesse exposée par les caprices d'un grandseigneur, (p. 4) comme le duc de Bouillon, le duc de Longueville, leduc de Montbazon, et une foule d'autres qui, plus libres dans leurschâteaux, étaient conspirateurs par état et par goût. La réunion detous ces grands noms autour du trône lui donna plus que de lasécurité, il en doubla la majesté; mais aussi le premier coup futporté à la noblesse: elle n'eut plus dès-lors de ces grandesentreprises à conduire, qui mettaient en péril à la fois la tête desconspirateurs et le sort de l'État. Richelieu, avec cette justesse decoup d'œil qui lui fit voir le mal sous toutes ses faces, leconjura en appelant la noblesse au Louvre; mais il ne put l'empêcherde conserver ce qui était inhérent à sa nature, toujours portée àl'intrigue et au mouvement. C'est ainsi que, même sous le ministère deRichelieu, on conspirait dans Paris chez les femmes de hauteimportance, telles que la princesse Palatine, madame de Chevreuse,madame de Longueville, et une foule de femmes toutes-puissantes parleur position dans

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