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Par J.-A. CANTACUZÈNE
«Le bonheur n'est pas chose aisée: il est très difficile de le trouver en nous, et impossible de le trouver ailleurs.»
1887
CHAPITRE Ier.—Division fondamentale.
CHAPITRE II.—De ce que l'on est.
I.—La santé de l'esprit et du corps.
II.—La beauté.
III.—La douleur et l'ennui.—L'intelligence.
CHAPITRE III.—De ce que l'on a.
CHAPITRE IV.—De ce que l'on représente.
I.—De l'opinion d'autrui.
II.—Le rang.
III.—L'honneur.
IV.—La gloire.
CHAPITRE V.—Parénèses et maximes.
I.—Maximes générales.
II.—Concernant notre conduite envers nous même.
III.—Concernant notre conduite envers les autres.
IV.—Concernant notre conduite en face de la marche du monde et en facedu sort.
CHAPITRE VI.—De la différence des âges de la vie.
Je prends ici la notion de la sagesse dans la vie dans son acceptionimmanente, c'est-à-dire que j'entends par là l'art de rendre la vieaussi agréable et aussi heureuse que possible. Cette étude pourraits'appeler également l'Eudémonologie; ce serait donc un traité de la vieheureuse. Celle-ci pourrait à son tour être définie une existence qui,considérée au point de vue purement extérieur ou plutôt (comme il s'agitici d'une appréciation subjective) qui, après froide et mûre réflexion,est préférable à la non-existence. La vie heureuse, ainsi définie, nousattacherait à elle par elle-même et pas seulement par la crainte de lamort; il en résulterait en outre que nous désirerions la voir durerindéfiniment. Si la vie humaine correspond ou peut seulementcorrespondre à la notion d'une pareille existence, c'est là une questionà laquelle on sait que j'ai répondu par la négative dans maPhilosophie; l'eudémonologie, au contraire, présuppose une réponseaffirmative. Celle-ci, en effet, repose sur cette erreur innée que j'aicombattue au commencement du chapitre XLIX, vol. II, de mon grandouvrage[1]. Par conséquent, pour pouvoir néanmoins traiter la question,j'ai dû m'éloigner entièrement du point de vue élevé, métaphysique etmoral auquel conduit ma véritable philosophie. Tous les développementsqui vont suivre sont donc fondés, dans une certaine mesure, sur unaccommodement, en ce sens qu'ils se placent au point de vue habituel,empirique et en conservent l'erreur. Leur valeur aussi ne peut être queconditionnelle, du moment que le mot d'eudémonologie n'est lui-mêmequ'un euphémisme. Ils n'ont en outre aucune prétention à être complets,soit parce que le thème est inépuisable, soit parce que j'aurais dûrépéter ce que d'autres ont déjà dit.
Je ne me rappelle