Note de transcription: L’orthographe d’origine a été conservéeet n’a pas été harmonisée. |
PAR
R. D O Z Y
Commandeur de l’ordre de Charles III d’Espagne, membre correspondant
de l’académie d’histoire de Madrid, associé étranger de la Soc. asiat.
de Paris, professeur d’histoire à l’université de Leyde, etc.
TOME DEUXIÈME
LE Y D E
E. J. B R I L L
Imprimeur de l’Université
——
1861
Chapitres:I., II., III., IV., V., VI., VII., VIII., IX., X., XI., XII., XIII., XIV., XV., XVI., XVII., XVIII.
Notes
Notes de bas de page
Jusqu’ici les vainqueurs ont attiré exclusivement notre attention; lesvaincus vont avoir leur tour. Indiquer les circonstances quifacilitèrent aux musulmans la conquête de l’Espagne; résumer dans sestraits principaux l’histoire de cette conquête; exposer la situation queles vainqueurs firent à la population chrétienne et l’influencequ’exerça leur domination sur le sort d’une classe aussi infortunée quenombreuse, celle des esclaves et des serfs; raconter en détail la longueet opiniâtre résistance que toutes les classes de la société, que leschrétiens et les renégats, les citadins et les montagnards, les richespropriétaires et les esclaves affranchis, que des moines saintementfanatiques et même des femmes courageuses et inspirées opposèrent auxconquérants alors qu’une génération plus forte eut succédé à lagénération énervée du commencement du VIIIe siècle—tel sera lesujet de cette partie de notre travail.
Au moment où la Péninsule attira sur elle les cupides regards desmusulmans, elle était bien faible, bien facile à conquérir, car lasociété y était dans une situation déplorable.
Le mal datait de loin. Province romaine, l’Espagne, sous les derniersCésars, offre le même douloureux spectacle que les autres parties del’empire. «De tout ce qu’elle possédait autrefois, il ne lui reste queson nom,» dit un auteur du Ve siècle[1]. D’une p