HISTOIRE

DE LA

RÉVOLUTION

FRANÇAISE

PAR M. A. THIERS


TOME SEPTIÈME

MDCCCXXXIX



CONVENTION NATIONALE.


CHAPITREXXVI.
CHAPITREXXVII.
CHAPITREXXVIII.
CHAPITREXXIX.
CHAPITREXXX.
CHAPITREXXXI.
TABLEDES CHAPITRES CONTENUS DANS LE TOME SEPTIÈME.



CHAPITRE XXVI.

CONTINUATION DE LA GUERRE SUR LE RHIN.PRISE DE NIMÈGUE PAR LESFRANÇAIS.—POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA FRANCE. PLUSIEURSPUISSANCESDEMANDENT A TRAITER.—DÉCRET D'AMNISTIE POUR LAVENDÉE.—CONQUÊTE DE LAHOLLANDE PAR PICHEGRU. PRISE D'UTRECHT, D'AMSTERDAM ET DES PRINCIPALESVILLES; OCCUPATION DES SEPT PROVINCES-UNIES. NOUVELLE ORGANISATIONPOLITIQUE DE LA HOLLANDE.—VICTOIRES AUX PYRÉNÉES.—FIN DELA CAMPAGNEDE 1794.—LA PRUSSE ET PLUSIEURS AUTRES PUISSANCES COALISÉESDEMANDENTLA PAIX. PREMIÈRES NÉGOCIATIONS.—ÉTAT DE LAVENDÉE ET DE LA BRETAGNE.PUISAYE EN ANGLETERRE. MESURES DE HOCHE POUR LA PACIFICATION DE LAVENDÉE. NÉGOCIATIONS AVEC LES CHEFS VENDÉENS.


Les armées françaises, maîtresses de toute larive gauche du Rhin, etprêtes à déboucher sur la rive droite,menaçaient la Hollande etl'Allemagne: fallait-il les porter en avant ou les faire entrer dansleurs cantonnemens? telle était la question qui s'offrait.

Malgré leurs triomphes, malgré leur séjour dansla riche Belgique, ellesétaient dans le plus grand dénuement. Le pays qu'ellesoccupaient, foulépendant trois ans par d'innombrables légions, étaitentièrement épuisé.Aux maux de la guerre s'étaient joints ceux de l'administrationfrançaise, qui avait introduit à sa suite les assignats,le maximum etles réquisitions. Des municipalités provisoires, huitadministrationsintermédiaires, et une administration centrale établieà Bruxelles,gouvernaient la contrée en attendant son sort définitif.Quatre-vingtsmillions avaient été frappés sur le clergé,les abbayes, les nobles, lescorporations. Les assignats avaient été mis encirculation forcée; lesprix de Lille avaient servi à déterminer le maximumdans toute laBelgique. Les denrées, les marchandises utiles aux arméesétaientsoumises à la réquisition. Ces règlemens n'avaientpas fait cesser ladisette. Les marchands, les fermiers cachaient tout ce qu'ilspossédaient; et tout manquait à l'officier comme ausoldat.

Levée en masse l'année précédente,équipée sur-le-champ, transportée enhâte à Hondschoote, Watignies, Landau, l'arméeentière n'avait plus rienreçu de l'administration que de la poudre et des projectiles.Depuislong-temps elle ne campait plus sous toile; elle bivouaquait sous desbranches d'arbre, malgré le commencement d'un hiverdéjà très rigoureux.Beaucoup de soldats, manquant de souliers, s'enveloppaient les piedsavec des tresses de paille, ou se couvraient avec des nattes en placedecapotes. Les officiers, payés en assignats, voyaient leursappointemensse réduire quelquefois à huit ou dix francs effectifs parmois; ceux quirecevaient quelques secours de leurs familles n'en pouvaientguère faireusage, car tout était requis d'avance par l'administrationfrançaise.Ils étaient soumis au régime du soldat, march

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