L’EXPÉDITION
DE
LA JEANNETTE
AU POLE NORD
RACONTÉE PAR TOUS LES MEMBRES DE L’EXPÉDITION
OUVRAGE COMPOSÉ
Des documents reçus par le "New-York Herald" de 1878 à 1882
TRADUITS, CLASSÉS, JUXTAPOSÉS
PAR
JULES GESLIN
TOME SECOND
PARIS
MAURICE DREYFOUS, ÉDITEUR
13, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, 13
Tous droits réservés.
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NOUVELLES RECHERCHES
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L’EXPÉDITION DE LA JEANNETTE AU POLE NORD
QUATRIÈME PARTIE
NOUVELLES RECHERCHES
Première entrevue de M. Jackson et des survivants de laJeannette.—Joie causée à ces derniers en recevant leurs lettreset des nouvelles de la patrie.—Tous les naufragés arrivés àIrkoutsk sont en bonne santé, à l’exception de Jack Cole et dulieutenant Danenhower.—Accueil qui leur fut fait en arrivant àIrkoutsk.—Danenhower dans l’embarras.—Pauvre Jack Cole!—Sesexcentricités.—Avis au lecteur sur la marche de l’ouvrage.
Dès son arrivée à Irkoutsk, le premier soin de M. Jackson, futnaturellement de s’occuper des hommes de la Jeannette qui setrouvaient dans cette ville. Une heure après il était près d’eux.Ceux-ci étaient au nombre de douze: le lieutenant Danenhower, ledocteur Raymond Newcomb, naturaliste de l’expédition; Jack Cole4Herbert W. Leach, Henry Wilson, Knack, E. Manson, John Landertack,Anequin, l’un des Indiens embarqués à Saint-Michel de l’Alaska, etle Chinois Charles Long-Sing, tous arrivés à l’embouchure de la Lénaavec le canot no 3. Avec eux se trouvait Louis Noros, le compagnon deNinderman, dont nous avons déjà raconté le pénible voyage.
Quant à Melville, Bartlett et Ninderman, nous savons qu’ils étaientpartis pour le delta à la recherche de de Long et de sa troupe.
Il leur remit aussitôt les lettres dont il s’était chargé, et, enoutre, plusieurs liasses de journaux américains, de date récente, entreautres un numéro du Graphic, contenant une gravure représentant laJeannette, et les portraits de tous les officiers; enfin un grospaquet de numéros du New-York Herald, qu’il avait apportés à leurintention.
«Ai-je besoin de dépeindre, dit-il, les transports de joie aveclesquels ces lettres et ces journaux furent accueillis par lesnaufragés, qui allaient y trouver enfin, des nouvelles de la patrieabsente? Je crois pouvoir vous affirmer que pas un ne ferma l’œilcette nuit-là, tant étaient grandes l’émotion et la joie de tous. Seul,le lieutenant Danenhower ne pouvait goûter entièrement cette joiegénérale, car le docteur lui avait expressément défendu de faire usagede ses yeux, et il port