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À PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DE PRAULT,
Imprimeur du Roi, quai des Augustins.
M. DCC. XC.
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FERME GÉNÉRALE DES MESSAGERIES.
Bail de Bazile Durdan.
Les voitures publiques sont une partie essentielle des domaines duRoi; elles doivent leur établissement à l'Université de Paris, &sont presque aussi anciennes qu'elle.
Elles furent d'abord établies pour conduire à Paris les personnes desProvinces qui vouloient y venir étudier. Les Messagers étoientresponsables de la conduite, en route, des Étudians, au Recteur del'Université, & aux Procureurs des nations qui la composent.
Le public prit confiance en eux, & se servit d'eux pour faireporter ses hardes, paquets & lettres; ils devinrent insensiblementles Messagers de l'État; leurs privilèges furent 6étendus. Ilsjouissoient, entr'autres, de l'exemption des péages dus au Roi & auxSeigneurs, sur les fiefs desquels ils passoient. Ils ont participé &participent aux droits, privilèges & exemptions de l'Université.
La première institution des coches remonte à Charles IX. Ils ontd'abord été loués par des particuliers; mais bientôt ils obtinrent unprivilège exclusif.
En 1576, Henri III établit, en titre d'office formé, des Messagersroyaux, avec les mêmes privileges que les Messagers de l'Université.
Établissement en 1775
En 1775, le Roi supprima les baux des différentes Compagnies qui,divisément, voituroient dans tout le royaume. Il réunit à son domainetoutes les différentes concessions; il fut établi une commission pourliquider les intérêts des propriétaires.
Ainsi avant 1775, les Messageries étoient exploitées par les Fermiersde ces différens concessionnaires ou propriétaires de privilèges dediverses parties de routes.
Ils n'étoient alors assujettis à aucun ordre uniformed'administration; ils montoient leur exploitation comme ils levouloient; ils n'étoient point obligés de correspondre avec les Fermiersdes routes, qui ne les intéressoient pas. Ce n'étoient que des Messagersayant la jouissance des privilèges, uniquement occupés de l'intérêt deleur ferme particulière, 7qu'ils faisoient valoir à leur manière& le plus à leur avantage.
Ces concessionnaires rendoient peu à l'État, & ne présentoientpas beaucoup de ressources au commerce & au public.
Nouveau régime de services.
M. Turgot, qui avoit senti les avantages que le commerce & l'Étatdevoient retirer d'une administration générale & uniforme, &toutes les ressources qu'elle procureroit au public & au commerce,se détermina à changer le régime ancien. Il fit établir des voituresconduites par des relais au train de la poste. Ce Ministre, revêtu dupouvoir de Surintendant général des po