Recueil de pièces volantes rares et curieuses
en prose et en vers
Revues et annotées
PAR
M. ÉDOUARD FOURNIER
Tome V
A PARIS
Chez P. Jannet, Libraire
MDCCCLVI
A Paris, chez Denys Langlois, au Mont S.-Hilaire, à l'enseigne du Pelican.
M. DC. XLIX
In-4.[1]
Quoy donc! Paris est investy?
O cieux! qui l'eût jamais pu croire!
Le roy mesmes en est sorty.
Quoy donc! Paris est investy?
Il me faut donc prendre party
Pour sauver mes biens et ma gloire.
Quoy donc! Paris est investy?
O cieux! qui l'eust jamais pu croire!
(p. 6) Parisiens, ne resvez pas tant,
La defense est tousjours permise;
En ce malheureux accident,
Parisiens, ne resvez pas tant.
Çà! çà! viste, il faut de l'argent:
Donnons tous jusqu'à la chemise.
Parisiens, ne resvez pas tant,
La defense est tousjours permise.
Il faut estre icy liberaux;
Pour sauver la ville alarmée,
Choisissons de bons generaux;
Il faut estre icy liberaux:
Pour nous garantir de tous maux,
Faisons une puissante armée;
Il faut estre icy liberaux
Pour sauver la ville alarmée.
Qu'on taxe, maison par maison,
Les petites et grandes portes;
N'importe qu'il en couste bon,
Qu'on taxe maison par maison.
Il est besoin pour la saison
Que nos troupes soient les plus fortes:
(p. 7) Qu'on taxe, maison par maison,
Les petites et grandes portes[2].
En cette juste occasion,
Employons nos corps et nos ames;
Travaillons avec passion
En cette juste occasion;
Il faut tout mettre en faction,
Enfans, vieillards, hommes et femmes;
En cette juste occasion,
Employons nos corps et nos ames.
(p. 8) Suivons nostre illustre pasteur[3],
On ne peut après luy mal faire;
C'est un maître predicateur;
Suivons nostre illustre pasteur,
Cet autre Paul, ce grand docteur,
Que toute l'Eglise revère;
Suivons nostre illustre pasteur,
On ne peut après luy mal faire.
François, venez tous prendre employ;
Montrez icy vostre