IMPRIMERIE DE BACHELIER,rue du Jardinet, n° 12.
PARIS,
BACHELIER, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
POUR LES SCIENCES,
QUAI DES AUGUSTINS, Nº 55.
Le premier volume de cet ouvrage, renfermant les préliminaires générauxet la philosophie mathématique, a paru en juillet 1830. La criseextraordinaire survenue dans la librairie, à la suite des événementspolitiques, a long-temps interrompu cette publication, que les premierséditeurs se sont vus contraints d'abandonner. Confiée maintenant à unnouvel éditeur, dont le nom est une garantie, elle sera désormaiscontinue, de façon à être terminée à la fin de l'année 1835.
Il peut être utile de rappeler ici que, suivant le plan général exposédès l'origine, ce second volume comprend la philosophie astronomique etla philosophie de la physique proprement dite; le troisième seraconsacré à la philosophie chimique et à la philosophie physiologique;enfin, le quatrième contiendra la philosophie sociale et les conclusionsphilosophiques qui résultent de l'ensemble de l'ouvrage; chaque volumeétant composé de dix-huit leçons.
Considérations philosophiques sur l'ensemble de la science astronomique.
L'astronomie est jusqu'ici la seule branche de la philosophie naturelledans laquelle l'esprit humain se soit enfin rigoureusement affranchi detoute influence théologique et métaphysique, directe ou indirecte; cequi rend particulièrement facile de présenter avec netteté son vraicaractère philosophique. Mais, pour se faire une juste idée générale dela nature et de la composition de cette science, il est indispensable,en sortant des définitions vagues qu'on en donne encore habituellement,de commencer par circonscrire avec exactitude le véritable champ desconnaissances positives que nous pouvons acquérir à l'égard des astres.
Parmi les trois sens propres à nous faire apercevoir l'existence descorps éloignés, celui de la vue est évidemment le seul qui puisse êtreemployé relativement aux corps célestes; en sorte qu'il ne sauraitexister aucune astronomie pour des espèces aveugles, quelqueintelligentes qu'on voulût d'ailleurs les imaginer; et, pour nous-mêmes,les astres obscurs, qui sont peut-être plus nombreux que les astresvisibles, échappent à toute étude réelle, leur existence pouvant tout auplus être soupçonnée par induction. Toute recherche qui n'est pointfinalement réductible à de simples observations visuelles nous est doncnécessairement interdite au sujet des astres, qui sont ainsi de tous lesêtres naturels ceux que nous pouvons connaître sous les rapports lesmoins variés. Nous concevons la possibilité de déterminer leurs formes,leurs distances, leurs grandeurs et leurs mouvemens; tandis que nous nesaurions jamais étudier par aucun moyen leur composition chimique, ouleur structure minéralogique, et, à plus forte raison, la nature descorps organisés qui vivent à leur surf