PARIS
B. BANCE, ÉDITEUR
RUE BONAPARTE, 13.
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(Suite).
CHARNIER, s. m. Signifie proprement un vaisseau où l'on conserve desviandes salées. On donna aussi ce nom aux cimetières, aux enclosréservés à la sépulture. On désignait encore, à la fin du siècledernier, le cimetière des Innocents à Paris sous le nom de Charnier desInnocents (voy. CIMETIÈRE).
CHARPENTE, s. f. On entend par ce mot toute, combinaison et assemblagede bois de gros échantillon destinés à la construction des bâtimentspublics ou privés.
L'art du charpentier dut être un des premiers parmi ceux que les hommesappliquèrent à leurs besoins. Abattre des arbres, les ébrancher, et lesréunir à leur sommet en forme de cône, en remplissant les intersticeslaissés entre les troncs par du menu bois, des feuilles et de la boue,voilà certainement l'habitation primitive de l'homme, celle que l'ontrouve encore chez les peuples sauvages. Dans l'antiquité grecque, lescharpentes étaient (autant qu'on peut en juger par le peu d'édifices quinous restent) d'une grande simplicité. Cependant les Grecs connaissaientdéjà l'assemblage de charpenterie que nous désignons sous le nom deferme.
Les Romains devaient être fort habiles dans l'art de la charpenterie,car les voûtes sphériques ou d'arêtes qu'ils élevèrent en si grandnombre exigent, pour être construites, des combinaisons de charpentefort compliquées et difficiles à assembler. Dans leurs établissementsmilitaires, ils employaient le bois à profusion; il suffit, pour s'enconvaincre, de regarder les bas-reliefs de la colonne Trajane à Rome.Les contrées de l'Europe où ils portèrent la guerre étaient d'ailleurspresque entièrement couvertes de forêts, qu'ils défrichèrent en grandnombre, autant pour faire pénétrer leurs armées à travers ces paysdemi-sauvages que pour leurs besoins. Déjà, sous l'empire romain,l'Italie ne pouvait plus fournir de bois en assez grande quantité pourles besoins du peuple-roi, et les forêts des Gaules, pendant plusieurssiècles, servirent d'approvisionnements à la marine et aux immensesétablissements des Romains. La facilité avec laquelle on se procuraitalors cette matière première explique comment on pouvait achevertrès-rapidement certains travaux gigantesques, tels que des ponts, deschaussées, des barrages, des digues, des campements militaires d'unegrande importance, des enceintes de circonvallation et decontrevallation, des édifices publics et des villes tout entières.
Naturellement, sous le règne des rois mérovingiens, parmi les traditionsdes constructions romaines, la charpenterie fut une de celles qui seconservèrent le mieux; le sol n'était pa