TABLE
MÉDITATIONS ESTHÉTIQUES
PICASSO
Georges BRAQUE
Jean METZINGER
Albert GLEIZES
Mlle Marie LAURENCIN
Juan GRIS
Fernand LÉGER
Francis PICABIA
Marcel DUCHAMP
APPENDICE
DUCHAMP-VILLON
NOTE
Les vertus plastiques: la pureté, l'unité et la vérité maintiennentsous leurs pieds la nature terrassée.
En vain, on bande l'arc-en-ciel, les saisons frémissent, les foulesse ruent vers la mort, la science défait et refait ce qui existe, lesmondes s'éloignent à jamais de notre conception, nos images mobiles serépètent ou ressuscitent leur inconscience et les couleurs, les odeurs,les bruits qu'on mène nous étonnent, puis disparaissent de la nature.
Ce monstre de la beauté n'est pas éternel.
Nous savons que notre souffle n'a pas eu de commencement et ne cesserapoint, mais nous concevons avant tout la création et la fin du monde.
Cependant, trop d'artistes-peintres adorent encore les plantes, lespierres, l'onde ou les hommes.
On s'accoutume vite à l'esclavage du mystère. Et, la servitude finitpar créer de doux loisirs.
On laisse les ouvriers maîtriser l'univers et les jardiniers ont moinsde respect pour la nature que n'en ont les artistes.
Il est temps d'être les maîtres. La bonne volonté ne garantit point lavictoire.
En deçà de l'éternité dansent les mortelles formes de l'amour et le nomde la nature résume leur maudite discipline.
La flamme est le symbole de la peinture et les trois vertus plastiquesflambent en rayonnant.
La flamme a la pureté qui ne souffre rien d'étranger et transformecruellement en elle-même ce qu'elle atteint.
Elle a cette unité magique qui fait que si on la divise, chaqueflammèche est semblable à la flamme unique.
Elle a enfin la vérité sublime de sa lumière que nul ne peut nier.
Les artistes-peintres vertueux de cette époque occidentale considèrentleur pureté en dépit des forces naturelles.
Elle est l'oubli après l'étude. Et, pour qu'un artiste pur mourût, ilfaudrait que tous ceux des siècles écoulés n'eussent pas existé.
La peinture se purifie, en Occident, avec cette logique idéale que lespeintres anciens ont transmise aux nouveaux comme s'ils leur donnaientla vie.
Et c'est tout.
L'un vit dans les délices, l'autre dans la douleur, les uns mangentleur hérit