Produced by Jóhannes Birgir Jensson, Eric Vautier and theOnline Distributed Proofreading Team of Europe. This file was produced from images generously made available by theNational Library of Iceland and Cornell University Library via www.sagnanet.is.


LA SAGA DE NJAL

TRADUITE
PAR
Rodolphe DARESTE

MEMBRE DE L'INSTITUT

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

1896


AVERTISSEMENT

La Saga de Njal, écrite en Islande, à la fin du XIIe siècle, par unauteur inconnu, paraît ici pour la première fois en français. Latraduction, aussi littérale que possible, a été faite sur le texteoriginal, d'après l'édition publiée à Copenhague en 1875, aux frais dela Société royale des antiquaires du Nord. On s'est abstenu d'y joindreaucune note. Les lecteurs qui auront besoin d'éclaircissements lestrouveront dans l'édition publiée à Copenhague en 1809 avec unetraduction latine et un glossaire, dans le recueil des sagas Islandaisestraduites en danois par Petersen (2ème édition, Copenhague 1862) et dansla traduction anglaise de Dasent (Edinburgh, 1862). Une éditionpopulaire des principales Sagas est actuellement en cours de publicationà Akureyri, en Islande.

Petersen a joint à son travail une courte introduction destinée àmontrer la valeur littéraire de la Saga de Njal et à en faciliterl'intelligence par quelques notions historiques et chronologiques. Ontrouvera ici cette introduction traduite en français.

L'auteur de la Saga de Njal a fait des emprunts à d'autres Sagas,notamment dans les derniers chapitres qui contiennent le récit de labataille de Brjan. D'autres parties paraissent avoir été ajoutées aprèscoup, par exemple le morceau sur l'introduction du christianisme enIslande, et les formules juridiques du procès engagé à l'alting. Telssont encore les vers que la Saga met dans la bouche de ses personnages,et qui font presque toujours double emploi avec les paroles en prose.Cette partie poétique dont tout le mérite consiste dans le rythme etl'allitération a aussi tous les défauts de la poésie islandaise,notamment l'abus et l'accumulation des métaphores les plusextraordinaires. Il n'a pas toujours paru possible d'en donner unetraduction littérale.

Une autre difficulté s'est présentée dans la transcription des nomspropres. L'alphabet norain a plusieurs signes particuliers pour indiquerle renforcement des voyelles ou l'affaiblissement des consonnes. Cessignes n'existent pas dans l'alphabet français et il y aurait eu plusd'inconvénients que d'avantages à chercher des équivalents. On a dûrenoncer à reproduire ces simples nuances d'orthographe et deprononciation.

L'autorité de la Saga de Njal, quoique récemment contestée ne paraît pasavoir été sérieusement ébranlée. Ce récit reste toujours, aux yeux deshommes les plus compétents, le fidèle tableau de l'ancienne sociétéScandinave, et jette une vive lumière sur les conditions de la vie dansle Nord de l'Europe, à la fin du Xe siècle.


INTRODUCTION

DE PETERSEN

Il n'y a qu'un petit nombre de Sagas, ou plutôt il n'y en a aucune qui,au dire des connaisseurs, puisse être comparée à la Saga de Njal. Par lefond comme par la forme elle est supérieure à tout ce que nousconnaissons du Nord, et si l'on songe que ce récit a été écrit il y aplus de sept cents ans, sur une île lointaine, à une grande hauteur versle Nord, sa perfection peut à bon droit exciter notre admiration. Aucuneautre Saga ne montre dans un tableau plus saisissant toute la vie decette époque reculée, aucune ne représente en plus grand détail toute laforme de la procédure. Elle nous arr

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!