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FAISANT SUITE
À L'HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
TOME DEUXIÈME
PARIS
PAULIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR
60, RUE RICHELIEU
1845
État de l'Égypte après le départ du général Bonaparte.—Profond chagrin de l'armée; son désir de retourner en France.—Kléber excite ce sentiment au lieu de le contenir.—Rapport qu'il fait sur l'état de la colonie.—Ce rapport, destiné au Directoire, parvient au Premier Consul.—Faussetés dont il est plein.—Grandes ressources de la colonie, et facilité de la conserver à la France.—Kléber, entraîné lui-même par le sentiment qu'il avait encouragé, est amené à traiter avec les Turcs et les Anglais.—Coupable convention d'El-Arisch, stipulant l'évacuation de l'Égypte.—Refus des Anglais d'exécuter la convention, et leur prétention d'obliger l'armée française à déposer les armes.—Noble indignation de Kléber.—Rupture de l'armistice et bataille d'Héliopolis.—Dispersion des Turcs.—Kléber les poursuit jusqu'à la frontière de Syrie.—Prise du camp du visir.—Répartition de l'armée dans la Basse-Égypte.—Retour de Kléber au Kaire, afin de réduire cette ville qui s'était insurgée sur ses derrières.—Temporisation habile de Kléber.—Après avoir réuni ses moyens, il attaque et reprend le Kaire.—Soumission générale.—Alliance avec Murad-Bey.—Kléber, qui croyait ne pouvoir garder l'Égypte soumise, l'a reconquise en trente-cinq jours contre les forces des Turcs et contre les Égyptiens révoltés.—Ses fautes glorieusement effacées.—Émotion (p. 002) des peuples musulmans en apprenant que l'Égypte est aux mains des infidèles.—Un fanatique, parti de la Palestine, se rend au Kaire pour assassiner Kléber.—Mort funeste de ce dernier, et conséquences de cette mort pour la colonie.—Tranquillité présente.—Kléber et Desaix avaient succombé le même jour.—Caractère et vie de ces deux hommes de guerre.
En août 1799, le général Bonaparte, décidé par les nouvelles d'Europeà quitter subitement l'Égypte, avait ordonné à l'amiral Ganteaume defaire sortir du port d'Alexandrie les frégates la Muiron et laCarrère, seuls bâtiments qui lui restassent depuis la destruction dela flotte, et de les mouiller dans la petite rade du Marabout. C'estlà qu'il voulait s'embarquer, à deux lieues à l'ouest d'Alexandrie. Ilemmenait avec lui les généraux Berthier, Lannes, Murat, Andréossy,Marmont, et les deux savants de l'expédition qu'il chérissait le plus,Monge et Berthollet. Le 2 août (5 fructidor an VII), il se rendit auMarabout, et s'embarqua précipitamment, craignant toujours de voirapparaître l'escadre anglaise. Les chevaux qui avaien