COURS

DE

PHILOSOPHIE POSITIVE,

PAR M. AUGUSTE COMTE,

ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE, RÉPÉTITEUR D'ANALYSETRANSCENDANTE
ET DE MÉCANIQUE RATIONNELLE À LADITE ÉCOLE.

TOME TROISIÈME,

CONTENANT

LA PHILOSOPHIE CHIMIQUE ET LA PHILOSOPHIE
BIOLOGIQUE.


PARIS,
BACHELIER, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
POUR LES SCIENCES,
QUAI DES AUGUSTINS, Nº 55.

1838.





AVIS DE L'AUTEUR.




Divers obstacles ont successivement retardé la composition et lapublication de ce troisième volume, dont la première partie, consacrée àla philosophie chimique, a été écrite et imprimée dans les derniers moisde l'année 1835. En conséquence, le quatrième et dernier volume de cetouvrage, contenant la philosophie sociale et les conclusions généralesde l'ensemble du traité de philosophie positive, ne pourra être publiéque vers le milieu de l'année 1839.

Paris, le 24 Février 1838.




COURS

DE

PHILOSOPHIE POSITIVE.




TRENTE-CINQUIÈME LEÇON.




Considérations philosophiques sur l'ensemble de la chimie.

Le dernier aspect fondamental sous lequel la philosophie naturelle doiveétudier l'existence d'un corps quelconque, se rapporte auxmodifications, plus ou moins profondes et plus ou moins variées, quetoutes les substances peuvent éprouver dans leur composition, en vertude leurs diverses réactions moléculaires. Ce nouvel ordre de phénomènesgénéraux, sans lequel les plus grandes et les plus importantes,opérations de la nature terrestre nous seraient radicalementincompréhensibles, est le plus intime et le plus complexe de tous ceuxque peut manifester le monde inorganique. Dans aucun acte de leurexistence, les corps inertes ne sauraient paraître aussi rapprochés del'état vital proprement dit, que lorsqu'ils exercent avec énergie lesuns sur les autres cette rapide et profonde perturbation qui caractériseles effets chimiques. Le véritable esprit fondamental de toutephilosophie théologique ou métaphysique consistant essentiellement,ainsi que je l'établirai dans le volume suivant, à concevoir tous lesphénomènes quelconques comme analogues à celui de la vie, le seul connupar un sentiment immédiat, on s'explique aisément pourquoi cette manièreprimitive de philosopher a dû exercer, sur l'étude des phénomèneschimiques, une plus intense et plus opiniâtre domination qu'enversaucune autre classe de phénomènes inorganiques.

Outre cette cause principale, il convient de remarquer subsidiairementque, pour un tel ordre d'effets naturels, l'observation directe etspontanée ne peut d'abord s'appliquer qu'à des phénomènes extrêmementcompliqués, comme les combustions végétales, les fermentations, etc.,dont l'analyse exacte constitue presque le dernier terme de la science;car les phénomènes chimiques les plus importans, ou ceux du moinsauxquels s'adapte le mieux l'ensemble de nos moyens d'exploration, ne seproduisent que dans des circonstances éminemment artificielles, dont lapensée a dû être fort tardive et la première institution très difficile.Il est aisé de nos jours, même aux esprits les plus médiocres, deprovoquer, en ce genre, de nouveaux phénomènes susceptibles de quelqueintérêt scientifique, en établissant, pour ainsi dire au hasard, entreles nombreuses substances déjà connues, des relations auparavantnégligées: mais, dans l'enfance de la chimie, la création de sujetsd'observation vraiment convenables a dû, au contraire, long-tempsprésenter des difficultés c

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