PAUVRE PETITE!

AVEC UN SONNET
DE
PAUL BOURGET

DEUXIÈME ÉDITION

PARIS
PAUL OLLENDORFF, ÉDITEUR
28 bis,RUE DE RICHELIEU, 28 bis

1887
Tous droits réservés

IL A ÉTÉ TIRÉ À PART

Quinze exemplaires de luxe numérotés à la presse:

5 exemplaires sur papier du Japon (1 à 5).
10 exemplaires sur papier de Hollande (6 à 15).

SIMPLE HISTOIRE

L'orgue chante. La foule emplit la vaste église.
La jeune Mariée entre, des fleurs au front,
Et l'espoir des bonheurs permis qui lui viendront
Ravit son cœur naïf d'un émoi qui la grise.
—Bien des jours ont passé depuis cet heureux jour.
Rideaux baissés, un fiacre au coin d'un quai s'arrête;
Une femme voilée en sort, courbant la tête.
L'Adultère revient d'un rendez-vous d'amour.
Entre l'heure innocente et l'heure criminelle
Que de drames secrets se sont joués en elle!
Quel sacrifice a fait ce cœur, s'il reste fier!
C'est la bien simple histoire écrite dans ce livre,
Et quand le criminel bonheur payé si cher
Te manqua, pauvre cœur, tu ne pus lui survivre!

PAUL BOURGET.

28 mars 1887.

Ceci n'est point une actualité, quoiqu'on en puisse croire, mais un récitpuisé dans un vieux manuscrit ensevelisous la poussière et oublié dans uncoin de la bibliothèque du château deX... Inutile de dire que je ne nommeraijamais ce château.

Je ne suis pas une plagiaire: jecopie, et si je tais le nom de l'auteur,c'est que mon vieux manuscrit n'estpoint signé.

Çà et là, les souris ou quelque autrevermine ont bien effacé ou déchiréquelques lignes d'écriture, je tâcheraid'y suppléer, et je demande d'avancepardon au lecteur, si mon imaginationn'est pas à la hauteur du reste.

Le commencement, surtout, est unpeu vague; l'auteur a craint sans doutede se désigner trop clairement; car ilfaut avouer, pour être juste, que bienque ces souvenirs nous soient donnéscomme ayant été écrits par une amie,ils ne sont pas précisément l'œuvred'une amie!

Mais le silence de la mort qui s'estétabli depuis si longtemps sur tous lespersonnages dont il va être question,m'autorise à mettre ce récit en lumière.

Il est toujours intéressant d'étudierla société du XVIIIe siècle (?), dans savie intime, et de pénétrer ces dehorsbrillants, qui cachaient si souvent desplaies effroyables!

Est-ce à dire que nous valons mieuxà présent? Il ne m'appartient pas dejuger. Chacun s'en tire, comme il croitle mieux.

Les cœurs, autrefois, étaient lesmêmes, les institutions seules ont changé,ainsi que les préjugés.

Est-ce donc parce qu'on n'ose regarderen face une statue antique libre devoiles, qu'on soit plus ve

...

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