ERNEST PSICHARI
Et respondens centurio, ait : Domine, nonsum dignus ut intres sub tectum meum ; sedtantum dic verbum, et sanabitur puer meus.
Nam et ego homo sum sub potestateconstitutus, habens sub me milites, et dicohuic : Vade, et vadit ; et alio : Veni, etvenit ; et servo meo : Fac hoc, et facit.
Matth., VIII, 8-9.
PARIS
LOUIS CONARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
6, Place de la Madeleine, 6
MCMXXII
TOUS DROITS RÉSERVÉS
DU MÊME AUTEUR
A LA MÊME LIBRAIRIE
Terres de Soleil et de Sommeil, préface deMgr Le Roy, 1 volume in-18 | 6 » |
L’Appel des Armes, préface de Mgr Baudrillart,de l’Académie française, 1 vol. in-18 | 6 » |
Les Voix qui crient dans le Désert, préface duGénéral Mangin, 1 vol. in-18 | 6 » |
IL A ÉTÉ TIRÉ DU VOYAGE DU CENTVRION
10 ex. | numérotés | 4 à | 10 | sur papier | de Chine. |
20 ex. | — | 11 à | 30 | — | de Japon impérial. |
10 ex. | — | 31 à | 100 | — | de Hollande. |
100 ex. | sur papier vélin : non mis dans le commerce. |
Copyright by Louis Conard, 12 Juin 1922.
Voici un très beau livre et quiredoublera, chez tous les lettrés,la douleur que leur a causée, ily a quinze mois, la mort prématurée deson auteur, le lieutenant Ernest Psichari,héroïquement tombé en Belgique, lors dela retraite de Charleroi. Son premierroman, l’Appel des Armes, avait produit,on se rappelle, une sensation très vive.Deux raisons y contribuèrent. ErnestPsichari était le petit-fils d’Ernest Renanet le contraste de sa pensée avec la penséede son grand aïeul ne pouvait manquerd’étonner. Mais, surtout, c’était la révélationd’un talent déjà supérieur et d’unenouveauté singulière, où le don d’expressionaiguë, l’hallucination continue del’artiste visionnaire s’associait à unesubtilité d’analyse psychologique incomparable.L’Appel des Armes nous racontaitla simple histoire d’un officier,Nangès, guérissant un jeune soldat despires intoxications anarchistes et pacifistespar la seule suggestion de sa personnalité.Peu d’événements, un récit uni,j’allais dire terre à terre, et c’était unportrait dressé en pied, d’un si haut reliefque ce Nangès reste, pour moi, à l’heureprésente, aussi vivant que si je l’avaisconnu en chair et en os. Il y avait là,entre autres pages, une conversation entrecamarades de garnison sur le métier desoldat, égale par l’accent et supérieurepar la portée au