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SUITE DE NOS REVERS MILITAIRES; DÉFAITE DE NERWINDE.—PREMIÈRES
NÉGOCIATIONS DE DUMOURIEZ AVEC L'ENNEMI.—SES PROJETS DE CONTRE-ÉVOLUTION;
IL TRAITE AVEC L'ENNEMI.—ÉVACUATION DE LA BELGIQUE.—PREMIERS TROUBLES DE
L'OUEST; MOUVEMENTS INSURRECTIONNELS DANS LA VENDÉE.—DÉCRETS
RÉVOLUTIONNAIRES.—DÉSARMEMENT DES suspects.—ENTRETIEN DE DUMOURIEZ
AVEC DES ÉMISSAIRES DES JACOBINS.—IL FAIT ARRÊTER ET LIVRE AUX
AUTRICHIENS LES COMMISSAIRES DE LA CONVENTION.—DÉCRET CONTRE LES
BOURBONS.—MISE EN ARRESTATION DU DUC D'ORLÉANS ET DE SA FAMILLE.
—DUMOURIEZ, ABANDONNÉ DE SON ARMÉE APRÈS SA TRAHISON, SE RÉFUGIE DANS LE
CAMP DES IMPÉRIAUX; OPINION SUR CE GÉNÉRAL.—CHANGEMENTS DANS LES
COMMANDEMENTS DES ARMÉES DU NORD ET DU RHIN.—BOUCHOTTE EST NOMMÉ MINISTRE
DE LA GUERRE À LA PLACE DE BEURNONVILLE DESTITUÉ.
On a vu, dans le précédent chapitre, dans quel état d'exaspération setrouvaient les partis de l'intérieur, et les mesures extraordinaires quele gouvernement révolutionnaire avait prises pour résister à la coalitionétrangère et aux factions du dedans. C'est au milieu de ces circonstances,de plus en plus imminentes, que Dumouriez, revenu de Hollande, rejoignitson armée à Louvain. Nous l'avons vu déployant son autorité contre lescommissaires du pouvoir exécutif, et repoussant de toutes ses forces lejacobinisme qui tâchait de s'introduire en Belgique. A toutes cesdémarches il en ajouta une plus hardie encore, et qui devait le conduire àla même fin que Lafayette. Il écrivit, le 12 mars, une lettre à laconvention, dans laquelle, revenant sur la désorganisation des arméesopérée par Pache et les jacobins, sur le décret du 15 décembre, sur lesvexations exercées contre les Belges, il imputait tous les maux présens àl'esprit désorganisateur qui se répandait de Paris sur la France, et de laFrance dans les pays affranchis par nos armées. Cette lettre, pleined'expressions audacieuses, et surtout de remontrances, qu'il n'appartenaitpas à un général de faire, arriva au comité de sûreté générale, au momentmême où de si nombreuses accusations s'élevaient contre Dumouriez, et oùl'on faisait de continuels efforts pour lui conserver la faveur populaire,et l'attacher lui-même à la république. Cette lettre fut tenue secrète, etsur-le-champ on lui envoya Danton pour l'engager à la rétracter.
Dumouriez rallia son armée en avant de Louvain, ramena ses colonnesdispersées, jeta un corps vers sa droite pour garder la Campine, et pourlier ses opérations avec les derrières de l'armée hasardée en Hollande.Aussitôt après, il se décida à reprendre l'offensive pour rendre laconfiance à ses soldats. Le prince de Cobourg, après s'être emparé ducours de la Meuse depuis Liége jusqu'à Maëstrich, et s'être porté au-delàjusqu'à Saint-Tron, avait fait occuper Tirlemont par un corps avancé.Dumouriez fit reprendre cette ville; et, voyant que l'ennemi n'avait passongé à garder la position importante de Goidsenhoven, laquelle dominetout le terrain entre les deux Gettes, il y dirigea quelques bataillons,qui s'y établirent sans diff