PAR
PAUL THUREAU-DANGIN
OUVRAGE COURONNÉ DEUX FOIS PAR L'ACADÉMIE FRANÇAISE
GRAND PRIX GOBERT, 1885 ET 1886
DEUXIÈME ÉDITION
TOME DEUXIÈME
PARIS
LIBRAIRIE PLON
E. PLON, NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS
RUE GARANCIÈRE, 10
1888
Tous droits réservés
L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leurs droits de traductionet de reproduction à l'étranger.
Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur (section de lalibrairie) en avril 1884.
PARIS.—TYPOGRAPHIE DE E. PLON, NOURRIT ET Cie, RUE GARANCIÈRE, 8.
I. Lutte de Casimir Périer contre le parti révolutionnaire. Répression des émeutes. Celles-ci deviennent plus rares. Insurrection de Lyon, en novembre 1831. Troubles de Grenoble, en mars 1832.—II. Procès politiques. Le jury. Scandale de ses acquittements. Violences qui suivent ses rares condamnations. Audace des accusés à l'audience. Le ministre continue néanmoins à ordonner des poursuites.—III. Périer fait surtout appel à l'opinion. Comme il use de la presse et de la tribune. Périer orateur. Il raffermit et échauffe la majorité. Il combat l'opposition. Tactique de celle-ci pour seconder ou couvrir les séditieux. Langage que lui tient le ministre. Attitude de Périer en face des émeutes et des débats qui suivent la prise de Varsovie et dans la discussion sur la révolte de Lyon. Il souffre et s'épuise dans ces luttes sans cesse renouvelées.
À peine arrivé au pouvoir, Casimir Périer engage contre le partirévolutionnaire la lutte qui va remplir son ministère; lutteoffensive et défensive, de tous les instants et sur tous lesterrains: (p. 2) lutte si nécessaire et si méritoire, que le seul faitde l'avoir entreprise et soutenue, pendant un peu plus d'une année, asuffi à sa gloire. Il n'hésite, ni ne parlemente, ni ne capitule,comme ses prédécesseurs. Toutes les forces que, dans cette sociétébouleversée et désarmée par une récente révolution, il trouve encoredebout ou parvient à reconstituer, hommes et institutions, mœurs etlois, il les concentre dans ses mains, les oppose à l'ennemi, lesanime en quelque sorte de son courage et de sa volonté. Seulement,s'il use hardiment de toutes les armes que lui fournit le droitcommun, il n'en veut pas d'autres; quelque grave que soit le péril,quelque extraordinaires que soient les circonstances, il met son pointd'honneur à ne pas proposer les lois d'exception auxquelles beaucoupde conservateurs lui conseillent de recourir...