RENÉ BOYLESVE
DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
PARIS
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
3, RUE AUBER, 3
DU MÊME AUTEUR
CONTES | ||
LES BAINS DE BADE | 1 | vol. |
LE BONHEUR A CINQ SOUS | 1 | — |
LA LEÇON D'AMOUR DANS UN PARC | 1 | — |
LA MARCHANDE DE PETITS PAINS POUR LESCANARDS | 1 | — |
ROMANS | ||
LE MÉDECIN DES DAMES DE NÉANS | 1 | vol. |
SAINTE-MARIE-DES-FLEURS | 1 | — |
LE PARFUM DES ILES BORROMÉES | 1 | — |
MADEMOISELLE CLOQUE | 1 | — |
LA BECQUÉE | 1 | — |
L'ENFANT A LA BALUSTRADE | 1 | — |
LE BEL AVENIR | 1 | — |
MON AMOUR | 1 | — |
LE MEILLEUR AMI | 1 | — |
LA JEUNE FILLE BIEN ÉLEVÉE | 1 | — |
MADELEINE JEUNE FEMME | 1 | — |
E. GREVIN — IMPRIMERIE DE LAGNY
Il a été tiré de cet ouvrage
SOIXANTE-QUINZE EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE
et
CINQ CENTS EXEMPLAIRES SUR PAPIER VÉLIN DU MARAIS
tous numérotés.
Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous les pays.
Copyright, 1920, by CALMANN-LÉVY.
Les contes que je réunis ici ont été écritsvers 1894 et 1898 ; ce sont mes premiersessais dans le genre du récit, et à causede cela j'avais négligé de les publier enlibrairie.
Le titre même du présent recueil est dece temps-là ; il m'a plu toujours, non seulementparce qu'il évoque une harmonieuseimage, mais parce que le balancement qu'ilexprime entre la grâce de formes pures etle rictus souvent désolé ou amer de cettemaligneté que je vois à la face du monde,me paraît caractériser une disposition d'espritqui se retrouve dans tous mes livres.
R. B.
Pierre Arétin, surnommé divin, par le faitde sa gloire, occupait à Venise une maisonsise au Grand Canal, proche du pont deRialto et des marchés de la ville. Lui-mêmea pris soin de nous dire que ce lieu était«sans défaut» et que la vue y était la plusagréable du monde. Mille gondoles y passaient,soit aux heures des approvisionnements,soit à celles de la promenade. Lequartier de Rialto étant le centre des affaires,le vieux pont de bois était sans cesse